La défense - Steve Cavanagh
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La défense est le premier roman de cet auteur irlandais mettant en scène Eddie Flynn, autrefois escroc, devenu avocat mais qui ne plaide plus. Les faits se déroulent à New York. Sur le site de l’auteur, avocat lui-même, j’ai appris qu’Eddie Flynn est censé devenir le personnage récurrent d’une série, c’est toujours bon à savoir.
Ça démarre à cent à l’heure et ce dès les toutes premières lignes, dès la première ligne en vérité. « Faites exactement ce que je vous dis, ou je vous loge une balle dans la colonne vertébrale… ». Cela s’appelle entrer dans le vif du sujet. Eddie Flynn se retrouve avec une ceinture d’explosifs dans le dos, contraint d’assurer à l’improviste la défense du patron de la mafia russe, Oleg Volchek. Ce dernier est accusé du meurtre d’un homme, un Italien de 40 ans. L’assassin, Little Bennie, pris en flagrant délit, a désigné Oleg Volchek comme étant le commanditaire du meurtre. Et si les explosifs n’étaient pas assez dissuasifs, la fille d’Eddie, Amy, 10 ans a été kidnappée et est gardée en otage quelque part dans la Grosse Pomme.
Le premier écueil que doit franchir Eddie est de maintenir la liberté provisoire sous caution de son client. Ce qui n’est pas gagné quand l’accusation est incarnée par Miriam O’ Sullivan, avocate brillante et pugnace. D’autant qu’Eddie ne connaît à peu près rien du dossier qui tient tout de même en 8000 pages. Plus qu’à son talent d’avocat, Eddie devra faire appel à ses dons de bluffeur, d’escroc et d’arnaqueur. Il a aussi besoin d’aide extérieure. « Je connaissais deux personnes en qui j’avais une confiance aveugle ; la première était mon meilleur ami d’enfance, Jimmy Fellini, devenu depuis un homme à craindre. L’autre était un juge, Harry Ford ; il avait tenu mon destin entre ses mains à deux reprises, et chaque fois il avait changé ma vie. » Le problème d’Eddie est qu’il est n’est à aucun moment seul, Gregor, Victor et Arturas, les hommes de main d’Oleg, se relayant pour maintenir une surveillance sans faille. Sans compter qu’une équipe d’agents fédéraux mis au parfum de la présence potentielle d’engins explosifs dans l’enceinte du palais scrutent les faits et gestes d’Eddie Flynn.
Le procès qui fait salle comble ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour le patron de la Bratva russe et par corollaire pour Eddie son avocat. En effet, deux témoins à charge, un certain Tony G. et Little Bennie, ce dernier bénéficiant du programme de protection des témoins par le FBI jusqu’à la fin du procès tout au moins. Deux témoins qui par leurs dépositions sont susceptibles d’envoyer le sieur Volchek derrière les barreaux pour un paquet d’années. La partie s’annonce serrée, très serrée.
Entre plaidoiries enflammées, interrogatoires incisifs, contre-interrogatoires mordants et virulents, le lecteur, s’il se prend au jeu, tournera les pages avec frénésie et aura bien du mal à interrompre sa lecture. Le cœur du roman ne se situe pas uniquement dans l’enceinte du palais de justice de Chambers Street mais aussi en extérieur. Scènes d’action à haute teneur visuelle – je ne serais nullement surpris qu’un réalisateur ait déjà acheté les droits pour une adaptation sur grand écran.
Ce suspense, qui s’étale sur 48 heures, est écrit sous adrénaline. Pas un temps mort, aucun répit, ni pour le lecteur ni pour Eddie Flynn.
Voilà un polar qui trouvera à coup sûr son lectorat. Divertissant, sans prise de tête. Sur la quatrième de couverture, le New York Times écrit : « Dès la première ligne, le compte à rebours est lancé. Attachez vos ceintures ! ». Cela me semble parfaitement résumer l’intention et l’ambition de l’auteur.
Perso, je ne suis pas un adepte inconditionnel de ces thrillers au rythme infernal de bout en bout. J’aurais aimé que les personnages aient un peu plus de consistance et d’épaisseur. Il y a les méchants, les moins méchants, un dénouement heureux mais à aucun moment on ne doute qu’il puisse en être autrement. Mais c’est un premier roman et, à ce titre, Steve Cavanagh s’en sort plutôt bien. Affaire à suivre.
Pour vous faire une idée plus large et plus complète de ce polar, c’est avec grand plaisir que je vous mets les liens vers les avis des amis : Claude Le Nocher, Pascal Kneuss et Yvan.
http://www.action-suspense.com/2015/09/steve-cavanagh-la-defense-ed-bragelonne-thrillers-2015.html
http://passion-romans.over-blog.com/2015/10/la-defense-de-steve-cavanagh.html
https://gruznamur.wordpress.com/2015/09/16/la-defense-steve-cavanagh/
La défense
The Defence
Traduit de l’anglais (Irlande) par Benoît Domis
Éditions Bragelonne