En attendant les vers - Michaël Moslonka
Ce roman noir que je n’aurais sans doute jamais eu l’occasion de lire a été proposé par Pierre dans le cadre d’une lecture commune. Qu’il en soit remercié.
J’hésite entre vous balancer la quatrième de couverture, vous faire un résumé maison ou vous diriger sur le blog de Pierre qui a très bien cerné le propos.
Va pour la deuxième option. Tout commence de manière très poétique. Eric Bastien, habitant la région Rhône-Alpes, emmène sa famille visiter Auchel, petite ville minière située dans la région Nord-Pas-de-Calais. Sauf que les mines sont désormais fermées.
Eric est un enfant du pays. Trois filles âgées de cinq, sept et quatorze ans, Lisette, Élisa et Myrtille et une épouse probablement adorable, Élisabeth. Belle petite famille. Mais quelqu’un l’attend…
Ne nous attardons pas ; au final, cinq cadavres jonchent le sol devant une usine de textile. Battus à mort à coups de pelle ou criblés de balles.
L’enquête échoit à la capitaine de police Amélie Laribi, belle trentenaire aux yeux noirs. Amélie n’est pas une débutante, elle a déjà résolu, avec l’aide de Virgile David Blacke, une sale affaire baptisée l’affaire du tueur de nazis. Ce dernier n’est plus flic, il a jeté l’éponge à la condition non négociable qu’Amélie soit promue capitaine. En pleine dépression, le Virgile.
L’enquête va se focaliser rapidement sur des événements qui se sont déroulés vingt-cinq ans auparavant et plus précisément sur une bande de petits délinquants qui s’étaient autoproclamés Les sept mercenaires. Composée de six garçons et une fille : Eric Bastien, Lucien Jambier, Pierre Morel, Frédéric Bouchard, Stéphane Michalszewski, Mehdi Beddiaf et Myrtille.
Et c’est ici que les choses se compliquent. Il vous faut noter les noms des protagonistes, sous peine de partir à la dérive. Nous avons donc :
- Éric Bastien, dit Riton (Je sais qu’il est abattu dès les premières pages mais il vit tout au long du roman, ne m’énervez pas !)
- Stéphane Michalszewski, dit le Polak.
- Frédéric Bouchard, dit Blondin.
- Pierre Morel, dit Beau Parleur.
- Myrtille.
- Mehdi Beddiaf, dit Mehdi
- Lucien Jambier, dit Lulu, le chef de la bande.
Du côté des forces de l’ordre, c’est plus facile. Retenez que Gilbert Desforges, lieutenant de son état, est surnommé Playmopif par Lucien et ses potes.
Ne négligez pas mon conseil car l’auteur emploie tour à tour le patronyme, le prénom ou le surnom et cela ne rend pas la lecture facile. C’est le reproche principal que je fais à l’auteur, d’autant que ce n’est pas son premier roman.
A mon sens, un écrivain se doit de s’interroger sans relâche : est-ce clair pour le lecteur ? Si la réponse est négative, il doit retravailler son texte, encore et encore. D’autant qu’il y a de biens belles choses dans l’écriture de Michaël Moslonka, des passages qu’on relit tant c’est bien écrit. Il est dommage que cette qualité d’écriture soit oblitérée par l’effort quasi permanent que le lecteur doit fournir pour savoir qui est qui, qui dit quoi, qui fait quoi et où est-on.
Je vous promets que vous saurez à la fin du livre que la capitaine de police Amélie Laribi a des « grands yeux de biche ». Pardon ? Ses pieds ? Non, pas des pieds de biche, p’tit con !
La question de savoir qui est l’assassin d’Eric Bastien et de sa famille n’est pas le fil conducteur du livre. Certes, il y a enquête, un quintuple homicide ne peut être classé sans suite. Le destin tragique de chacun des sept mercenaires nourrit chaque page. Un roman noir, très noir. Si vous y voyez une note d’espoir, c’est que vous avez fumé un plant de cannabis
Je suis un lecteur exigent et j’aime dire les choses telles que je les ai ressenties.
J’ai éprouvé un réel plaisir à lire « En attendant les vers », et je suis convaincu qu’une seconde lecture m’en apporterait bien davantage dès lors que je serais débarrassé de « l’apprentissage » décrit plus haut.
En attendant les vers
Michaël Moslonka
Riffle Noir
360 pages