Fakirs - Antonin Varenne
« On ne sortait des Suicides qu’à la retraite, par démission, via une dépression ou en finissant soi-même avec son arme de service dans la bouche. De ces options, toutes étaient souhaitées à Guérin, dans un ordre variable. Mais celle que personne n’avait envisagée était qu’il s’y sente comme un poisson dans l’eau.
Ailleurs en France, au bord d’une rivière, John Nichols, un Franco-Américain installé dans un tipi, est convoqué à la gendarmerie de Saint-Céré. Là, on lui apprend la mort de son ami américain, Alan Mustgrave, intervenue alors qu’il s’écorchait en direct sur une scène du Paris underground, fort cotée pour ses spectacles sado-maso. »
Voilà un extrait de la quatrième de couverture. J’y ajouterais que le lieutenant Richard Guérin est flanqué de son stagiaire Francis Lambert qui lui voue une admiration absolue.
Fakirs n’est pas un polar pur jus. Certes, il y a une intrigue policière, des morts, des assassins, des bons, des mauvais. Mais là n’est pas l’essentiel. L’auteur nous propose un livre profondément humain. Et c’est peu de le dire.
Antonin Varenne ne peut être qu’un homme de grande sensibilité. Rarement, j’ai eu l’occasion de côtoyer des personnages aussi bien « creusés ». Rarement, j’ai éprouvé une telle empathie pour certains d’entre eux au point d’avoir envie de les rejoindre, de partager leurs conversations, leurs confessions, leurs secrets.
J’ai ri aussi, j’aurais bien pleuré parfois mais le rire et les pleurs ne sont-ils pas le propre de l’homme ?
Et puis, ce roman est servi par une écriture magnifique, subtile, nuancée, pleine de délicatesse.
Je me rends bien compte que cette chronique est brève mais humblement, je n’ai aucune envie d’en rajouter des tonnes. Cela n’en vaut pas la peine. Il faut lire ce petit bijou, point barre.
Je me réjouis de retrouver l’auteur dans « Le mur, le kabyle et le marin »
Fakirs
Antonin Varenne
Editions Viviane Hamy, avril 2009
283 pages