Les deux amis de Didier Sénécal

Publié le par jackisbackagain

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Je porte une responsabilité écrasante sur mes épaules trapézoïdales.

Faire connaître Didier et non Patrick qui portent le même patronyme et sont aussi liés que la béchamel que je prépare. Autrement dit rien, je ne suis même pas certain que les deux loustics connaissent l’existence l'un de l’autre.

 

Si je parle de Didier, c’est parce que je n’ai rien lu de Patrick ; il me semble que le premier croupit dans l’indifférence générale alors que le second bénéficie d’une popularité appréciable.

 

Cela se doit d’être réparé. De Didier Sénécal, j’ai lu « Les voitures vides », « Les intouchables » et « Les deux amis », une perle, un bijou.

 

Vous devez savoir que le commissaire Lediacre se voit confier soit des enquêtes sur lesquelles tous les services de police se sont cassé les dents (Les voitures vides) et c’est en dernier ressort et de mauvaise grâce qu’on fait appel à lui, soit des enquêtes sur des personnages haut placés dont personne ne veut se charger (Les intouchables).

 

Lediacre s’appuie sur deux collaborateurs : le commandant Jean-Louis Pommérieux, 46 ans, alcoolique, tabagique, arabisant, ancien des Renseignements généraux et « poulet de la vieille école », selon ses propres mots. Ses matinées, il les consacre à recueillir des informations dans son cheptel d’indics.

Hélène Vermeulen, bientôt 32 ans, capitaine de police, ancienne de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants à Nanterre.

 

Ce trio opère dans une quasi-clandestinité, s’occupe des malfaisants que ni les flics ni la justice ne peuvent neutraliser par les voies habituelles. Service microscopique.

 

Dans « Les deux amis », Lediacre s’est juré de faire tomber un sénateur de gauche aux pratiques sexuelles particulièrement répugnantes. Autant vous le confier d’emblée, être dans le collimateur de Lediacre, c’est avoir le bras ou la jambe enserré dans la mâchoire d’un croco. Le commissaire tisse sa toile avec une patience infinie. Il a d’anciennes relations prêtes à se mouiller pour lui et s’appuie très généreusement sur ses deux adjoints, Pommérieux et Vermeulen.

Ces derniers ont appris à ne pas essayer de comprendre les méandres du cerveau de leur patron, démarche sans intérêt puisque vouée à l’échec.

 

Il n’y a pas un mot de trop ou superflu dans « Les deux amis », aucun temps mort. Quoi de plus jouissif que de voir tomber des têtes qui se croient à l’abri de tout, qui se permettent tout, même les crimes les plus odieux avec ce sentiment d’impunité haïssable ?

 

Vous ne connaissiez pas Didier Sénécal, cette lacune est comblée à présent.

En conséquence, vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas vous ruer sur « Les deux amis », j’irais jusqu’à en vouloir si vous ne le lisiez pas.

Une punition plus radicale serait de vous envoyer le commissaire Lediacre, vous avez tous des zones d’ombre, des faces cachées ; avec sa patience infinie, il vous mettrait à nu comme de simples lombrics. Provisoirement, moi, je suis à l’abri.

 

 

 

Didier Sénécal

Les deux amis

Editions Fleuve noir, pocket policier

254 pages

  

 

  

 

Publié dans Le noir français

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B
Ta béchamel aura bien pris avec moi Jean car tu m'as donné une GROSSE envie de le découvrir ... une chronique réjouissante !
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F
Etant grande fan de Patrick...j'ai bien envie de découvrir l'autre!Puis je n'ai pas envie que tu te fâches tout rouge si je ne le lis pas...donc je note!!!Ta chronique me tente bien Sacré ami des<br /> villes!!!!
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C
Vendu !
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Q
merci à toi,déjà pour avoir fait la lumière sur les liens "des" Senecal,que je ne cesse de confondre,dans la mesure où je n'ai rien lu de l'un ou de l'autre,j'ai enfin une identification de<br /> "genre",une belle chronique qui donne envie de lire
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